Hello tout le monde !! On espère que tout roule pour vous (autant que nos vélos si possible) ! Après être repassées par Phnom Penh suite à notre périple dans le sud, direction l’Ouest du pays, avec comme objectif l’arrivée au centre de Sisophon (près de la frontière Thaïlandaise), où nous resterons 3 semaines pour aider aux missions du centre Enfants Du Mékong. Cette fois on sort de Phnom Penh par des routes assez sympas qui nous permettent de nous retrouver à vélo au milieu d’un cortège funéraire (le cercueil sur un tuktuk, vous avez déjà vu ça vous ??), de profiter de la nature et non de respirer l’air pollué des camions, de partager des smiles à tout va avec les khmers (autre nom des cambodgiens). Direction Kampong Chnang, une petite ville à l’estuaire du Tonle Sap : 130 km de prévu le premier jour. Résultat des courses : on a été un peu optimistes… les chemins de campagne, pistes rouges et routes au milieu des palmiers sont très sympas mais dès qu’il s’agit de rejoindre la nationale sous 36 degrés c’est un peu moins fun… On s’arrête donc dans une guesthouse au KM 100 (ce qui est déjà une jolie perf), on dîne dans le village à 17h30 et on rentre pour se coucher. C’était sans compter le dîner de la gérante avec ses amis devant notre chambre, qui sont ravis de rencontrer des « Barang » ( = Français, mais ils englobent tous les blancs avec ce terme). Ils nous ajoutent tous sur les réseaux sociaux, ce qui était une erreur de notre part : trop contents de connaître des blancs, ils nous envoient des selfies à longueur de journée les jours suivants… Ils poursuivent leur dîner avec un karaoké terrible ou pas un ne chante juste… heureusement Flav a ses boules quies et Clo s’endort facilement. Le lendemain nous partons donc pour Kampong Chnang, petite distance d’une 30aine de km, mais sur route nationale et le vent en pleine face, c’est moins rapide que prévu. On croise quelques enfants qui sortent de l’école et décident de faire la course avec nous sur leur vélo, ça nous remet du baume au cœur (même s’ils nous mettent la pâté). Nous arrivons à la paroisse, accueillies par un Père Indonésien. Nous déjeunons avec les lycéens qui logent au centre et essayons de nous faire comprendre en anglais et en mimant. Nous décidons de prendre un tuktuk pour nous rendre au bord du lac de la ville, sur ce qui ressemble sur une carte à une genre de « Promenade des Anglais ». En effet, ça y ressemblait juste. Comme nous sommes en saison sèche, il n’y a pas de lac, et encore moins de quai-promenade. Nous nous retrouvons au milieu de maisons hyper typiques sur pilotis et nous baladons au milieu des habitants très étonnés de nous voir ici et d’enfants trop heureux de nous dire les quelques mots d’anglais qu’ils connaissent. Nous devons même traverser un mariage pour retrouver notre chemin et tout le monde veut nous inviter (ici ils sont super honorés d’avoir des blancs à leurs mariages). Prochaine étape pour l’équipe : Pursat ! Départ 6h (on est obligées de partir super tôt pour éviter la chaleur de l’après-midi). Belle étape de 110 km où l’on se balade sur des chemins de campagnes plutôt agréables et au bord de rizières, mais pour la première fois on passe de longs km sans croiser personne (sauf des vaches et des buffles). On passe les 700 km !! Puis Flav a un petit souci avec son vélo autour des 90 km… on s’arrête pour essayer de comprendre d’où vient le problème et un pickup se gare pour nous aider. Ils ont de la place dans leur coffre et nous proposent de nous amener directement à Pursat pour réparer le vélo. On n’hésite pas une seconde car il fait vraiment chaud et ça commence à être assez difficile. On embarque donc avec un négociant d’oranges vertes de Pursat (équivalent des pomelos) et ses amis, super sympas, qui nous offrent de l’eau fraîche et des pastèques : BONHEUR. On arrive à Pursat dans l’école Sainte-Anne, une école qui accueille des enfants pour des cours supplémentaires et des loisirs après l’école. PETIT POINT CULTURE SUR L’ECOLE : Au Cambodge, les professeurs sont sous-payés. Ils se sont donc mis d’accord il y a déjà quelques années pour ne donner que la moitié des cours aux élèves. Si les élèves veulent avoir tous les cours et donc réussir leurs examens, il faut payer les profs pour recevoir des cours supplémentaires après l’école. Sauf que la plupart des enfants est trop pauvre et n’a aucun moyen de se les payer. C’est pour ça que de nombreuses ONG au Cambodge et particulièrement Enfants du Mékong accueillent les enfants dans des centres où ils peuvent recevoir, gratuitement, les cours supplémentaires nécessaires au passage en année supérieure. L’école de Pursat (qui dispense donc des « extraclass ») est gérée par des sœurs et un Père Corréens, qui nous reçoivent comme des reines : après une grosse journée de vélo on a le droit à des spaghettis carbo, frites, coca, (un peu de) salade, et des ptits pains grillés à l’aïoli : trop buenoooo (et trop healthy), quel kiff ! Le lendemain, ils nous emmènent avec eux visiter le village flottant de Kampong Luong. En fait, ce village est construit sur l’eau par des vietnamiens sans-papiers qui ne possèdent pas d’autorisation de vivre sur les terres du Cambodge. Ils sont donc près de 10000 à vivre dans ce village flottant : magasins, école, hôpital, pagode, église et même station-essence sur l’eau !! C’est vraiment un endroit irréel et l’organisation y est impressionnante. Pendant la saison des pluies, ils tirent tout le village sur une grande corde qu’ils rapprochent des terres pour éviter d’être submergés par l’eau (honnêtement on ne comprend pas trop comment c’est possible mais ça a l’air de fonctionner). On rentre à l’école Sainte-Anne de Pursat en passant par le marché pour acheter des ingrédients pour le dîner : ce soir c’est Happy’Cyclette aux fourneaux ! Les sœurs et le Père veulent qu’on cuisine français - tout en nous imposant d’utiliser un poulet et du riz - on a donc pas vraiment le choix et on prépare le plus français de tous les plats : un poulet au curry ! (le choix des ingrédients étant limité et la non-présence du fromage au Cambodge a réduit notre créativité) Pour le dessert on prépare quand même des crêpes (les bretons si vous passez par là on vous aime) : ils sont ravis ! Bon on doit quand même leur faire un cours sur la manière dont ont rempli et comment on roule la crêpe mais c’est super bon. Ils sont très étonnés qu’on ne prépare pas de pain pour le repas, car pour eux, le pain en France c’est comme le riz du Cambodge (la base de tous les repas). On roule pour rentrer dans nos chambres (même pas besoin des vélos cette fois…) Le lendemain départ tôt pour notre étape de mi-chemin entre Pursat et Battambang. Là, on découvre des chemins vraiment pas funs et hyper cabossés, en plein cagnard, remplis de cailloux qui font pas du bien à nos vélos. Pas de chance : c’est aussi l’endroit où l’on croise plein de chiens… Pour vous expliquer, il y a des chiens partout au Cambodge, et qui sont plutôt pas très bien éduqués et dont on ne sait pas trop de quelle maladie ils sont porteurs au vue de leurs conditions de vie. On est donc sur des gros pics de vitesse à chaque fois qu’on se retrouve face à un chien qui nous poursuit en aboyant, sa gueule à 20cm de nos mollets. Sur les routes cabossés on ne peut pas vraiment sprinter… on se retrouve donc à hurler à plein poumons « OT TE !! » (Non en khmer) pour essayer de les arrêter. Ouf, on arrive dans notre étape mi-route vers 15h30 et un peu exténuées, on dîne une soupe à 17h dans notre chambre (c’était un peu glauque mais en rigolant ça passe niquel). Nous arrivons à Battambang le jour d’après, au centre Enfants du Mékong, où nous restons quelques jours pour découvrir le centre, aider dans quelques tâches et nous poser un peu. Nous sommes accueillies par Caroline, volontaire dans le centre pour 2 ans avec son mari Christophe, et ses filles Annaëlle et Léonie (9 et 5 ans). On se sent direct comme dans notre famille car ils nous accueillent avec une grande spontanéité, on se marre bien et on partage de supers échanges autour de la vie ici, c’est vraiment chouette. Leur mission consiste à gérer le centre où une soixantaine d’ados se rendent après leurs cours au lycée pour des extra-class, dîner, jouer, travailler et dormir. Tous ces enfants sont parrainés via EDM, ce qui leur donne la chance de quitter les campagnes où vivent leurs familles pour venir bénéficier de cours de qualité dans la grande ville de Battambang, et ainsi changer leur avenir. Nous sommes impressionnées par l’énergie déployée par ce couple : ils connaissent le prénom de chacun des enfants du centre et se donnent à 1000% pour les éduquer comme leurs propres enfants. Leur maison se trouve au cœur du centre, ils sont ainsi en contact permanent avec le staff et les élèves et ne manquent pas d’attention envers chacun : un petit mot d’encouragement avant le départ en cours à 6h30 du mat, des nouvelles à l’heure du déjeuner, un reste de gâteaux du dîner familial à 21h… L’atmosphère bienveillant du centre nous touche, quelle chance pour ces filleuls ! Nous aidons un peu Caroline et Christophe pendant ces 4 jours à Battambang. Nous devenons profs d’anglais le temps d’une matinée pour les lycéens afin de travailler le past tense. Ils doivent nous raconter leurs dernières vacances mais c’est assez redondant car - pour ceux qui ont la chance de pouvoir rentrer dans leurs familles – ils sont très pauvres et n’ont donc pas beaucoup d’activités …. I played football, I ate rice, I studied, I helped my mother, I read a book…. Nous aidons ensuite Caroline et Christophe à réaliser des « LIP » : Lettres d’Informations aux Parrains, lettres dans lesquelles, après avoir visité chaque famille, nous donnons aux parrains toutes les news de leurs filleuls à propos de sa famille, son caractère, sa vie au centre, ses résultats scolaires. On est aussi ravies de les décharger un peu en allant chercher leurs filles à l’école française en tuktuk (le rêve de tout enfant non ??), cuisinant, et faisant quelques courses : on a l’impression de faire partie de cette chouette famille ! Nous partons mercredi pour la journée avec des jeunes de l’association Caritas dans un village perdu au milieu de la pampa pour un check-up médical. Cette petite équipe de jeunes se rend 1 fois par mois dans ce village très pauvre et isolé pour un check-up des habitants et distribuer des médicaments si besoin. Flav est ravie de pouvoir vivre une aventure rattachée à ses études et prend son rôle très à cœur : elle aide avec beaucoup d’attention la jeune médecin khmère. Nous profitons de ces quelques jours à Battambang pour reposer un peu nos cuissots bien éprouvés et manger de bons ptits burgers, fondants au chocolat, tartes au citron, et autres plats qu’on ne trouve khmer-ment pas sur nos chemins de campagne. Demain matin départ pour une grosse journée de vélo direction Sisophon !! Amour et coups de pédales, On vous embrasse ! Clo et Flav
3 Commentaires
Chom riep sour les amis ! Jeudi dernier nous avons rencontré la première filleule parrainée grâce à Happy’Cyclette. Nous sommes parties en tuktuk avec Poly, responsable des parrainages pour la région de Phnom Penh. Au bout d’une heure à peine nous voilà sorties de l’effervescence de la ville pour découvrir la campagne de Phnom Penh, et nous arrivons dans un petit village au sud ouest de la capitale. Kimsan arrive, en moto, assise derrière 2 ou 3 copines (plus rien ne nous étonne ici). On se retrouve dans l’école du village pour se présenter, et discuter ensemble. Kimsan est élève en grade 9 (l’équivalent de la 3ème en France), elle rêve de devenir professeure de littérature khmère, et vit dans une petite maison en tôles à 20 minutes du village, avec son oncle, ses sœurs et sa grand-mère. Elle nous emmène visiter sa maison sans eau ni électricité et on se retrouve directement plongées au cœur de la pauvreté. Elle nous explique que pendant la saison des pluies, sa rue se retrouve complètement inondée (sa maison aussi d’ailleurs) et qu’un bateau se met alors en place pour permettre aux habitants de circuler. Sa reconnaissance pour le parrainage nous touche. Elle regarde avec attention la photo de la famille Gonnet que nous lui avons offerte. Celle-ci finira sûrement encadrée sur son mur, à côté de son diplôme de meilleure élève décerné par EDM ! Sur le trajet du retour, pas un mot : on est bouleversées par cette rencontre ! Le lendemain c’est le grand départ, nous quittons Phnom Penh aux aurores en direction de Phnom Chisor, un fameux temple au sud de la capitale. On attaque avec 70km de ligne droite sur une nationale en plutôt mauvais état, ça tire dans les cuisses et c’est éprouvant ! On apprend à gérer les klaxons des camions qui nous préviennent juste qu’ils « sont là », on se rabat sur le bas côté, on découvre les kilomètres de petits magasins de fruits et légumes, de viande et d’on ne sait pas trop quoi … une chose est sûre : on ne manquera de rien sur la route ! Le soir nous logeons dans la paroisse du père Fernando, prêtre colombien qui nous accueille dans un petit village au bord de l’eau. Le lieu est magnifique, la communauté s’organise autour d’une école et d’une ferme, chacune gérée par un famille khmère, et quelques bungalows autour du lac. On discute autour d’une noix de coco bien fraîche, ce père nous touche par sa joie et son accueil chaleureux. Pourtant sa mission n’est pas des plus évidentes : au cœur d’une campagne isolée, dans un pays où les catholiques ne représentent que 2% de la population. On est marquées par son entrain et le lien qu’il tisse avec les khmers qui vivent aux alentours. Nous partons ensuite pour Kirivong, une journée bien crevante sur les vélos. Il fait chaud, le soleil tape, et dans les campagnes certains khmers redoutent les « barangs » (les blancs) qui sont pour eux tous contaminés par le covid. Difficile de leur expliquer qu’on a passé 2 semaines en quarantaine, car ceux-là ne parlent pas un mot d’anglais ! On apprend à garder le cap, à perséver et on profite d’une bonne nuit au milieu des campagnes pour reprendre des forces. Notre prochaine étape : Kep-sur-mer (renommée ainsi par les français lors de la colonisation), la route est magnifique au lever du soleil, on traverse les rizières, un grand marché, des petits villages typiques… Nous arrivons vers midi à destination, car on s’arrange toujours pour pédaler au maximum le matin afin d’éviter la chaleur de l’après-midi. Kep est une ville qui vit principalement du tourisme balnéaire, mais en ce moment, elle nous paraît bien vide et bien pauvre. Le traditionnel « crab market » est plein d’étals sans passants et les hôtels en bord de mer sont tous vides. Nous logeons dans une super guesthouse avec vue sur mer. On profite de ces 2 jours sur place pour visiter la plantation de poivre vert de Kampot, considéré comme le meilleur du monde (et bien piquant aussi…), découvrir la belle île de Koh Tonsay et rencontrer les quelques expats venus vadrouiller dans le sud du pays. Les rencontres sont toutes très différentes, d’un professeur de yoga à un volontaire dans une ONG de déminage grâce aux rats, en passant par JR, français de 70 ans qui monte son studio de danses khmères, on adore toutes ces pépites rencontrées sur notre route, ces belles histoires de vie nous ouvrent le cœur et l’esprit! Notre itinéraire se poursuit avec la ville de Kampot où nous retrouvons Léa, volontaire « Bambou » pour Enfants du Mékong, elle est en charge de tous les programmes de parrainage du sud du pays. Elle nous emmène à la rencontre de sœur Marie-Ange qui veille sur les enfants de Phnom Voar (petit village dans la montagne) comme une maman. Elle les reçoit à la sortie de l’école, leur prépare le repas, les encadre pour les devoirs, leur donne quelques cours supplémentaires, les fait jouer : on dirait une grande famille. Ils sont tous très joyeux, souriants et super bien éduqués par la sœur. On joue et on dessine avec eux, la barrière de la langue n’en est finalement pas une ! Aujourd’hui ils écrivent chacun une lettre pour leur parrain, on les aide à trouver quoi raconter, pas facile d’écrire sa vie quand personne ne leur demande jamais « qu’as-tu fait aujourd’hui ? » On discute avec celles qui leur permettent de quitter la misère des familles pour étudier et s’amuser comme de vrais enfants, on goûte aussi aux gâteaux cuisinés par la sœur qui ne nous laissera pas repartir tant qu’ils ne sont pas finis, le retour à vélo s’annonce costaud ! On y expérimente d’ailleurs notre première pluie cambodgienne, et ça rigole pas : en quelques secondes à peine il pleut à verse, impossible de continuer sur les vélos, on décide donc de s’arrêter dans un petit garage sur le bord de la route en attendant que ça passe. Heureusement, nous sommes attendues le soir dans la paroisse de Kampot, pour un dîner pasta bolognaises et bon vin avec les pères italiens qui nous accueillent comme leur famille, le kiff ! Le lendemain, annonce de pluies torrentielles au réveil, on décide de prolonger notre séjour à Kampot. Et, autour d’une bonne baguette (on en rêvait) au nutella, le père Alessandro nous propose de nous emmener en pickup en haut de la Bokor Mountain. On y trouve, entre un grand casino chinois et une pagode bouddhiste, une des 3 chapelles qui a survécu à la période des khmers rouges, le lieu est saisissant, la vue d’en haut est magnifique, entre jungle et mer, c’est ouf ! On a du mal à comprendre le principe du parc naturel local, envahi par des hôtels chinois complètement vides. Le soir, Vitto, volontaire italien qui vit dans la paroisse après avoir travaillé en tant que boulanger dans le sud du Cambodge, nous emmène déguster un bon poisson frais au bord du riverside de Kampot avec Léa et le père Alessandro, on est ravies ! Ces moments partagés sont vraiment chouettes, authentiques, toujours dans la bonne humeur, il y’a 2 jours on ne se connaissait pas, aujourd’hui on a le sentiment de quitter des amis, qui ne manquent pas de nous aviser de 1001 conseils avant de reprendre la route et surtout « faites gaffe aux cyclettes » ! Nous voilà fin prêtes pour la grosse journée qui nous attend demain. Nous quittons Kampot au lever du jour en direction de Sihanoukville : 110 km à boucler le plus tôt possible afin de rejoindre nos amis de quarantaine pour quelques jours sur l’île de Koh Rong Samloen. Et on est bien étonnées de voir à quel point les km passent vite ! On commence vraiment à apprécier le vélo, à moins sentir les tensions dans les jambes et surtout à prendre du temps pour nous, pour apprécier les odeurs, couleurs et sons du pays. On kiffe toujours autant les « hello » tous sourires lancés à tout va par les enfants qui croisent notre route.
2 ou 3 belles montées avant de découvrir Sihanoukville. Le contraste avec le reste du pays est impressionnant : la ville est envahie depuis quelques années par les chinois qui représentent aujourd’hui + de 90% de la population, des buildings s’élèvent à chaque coin de rue, toutes les enseignes sont en caractère chinois, où sont passés les khmers ? Au fond d’une impasse, on découvre la paroisse Saint Michael. A peine douchées, on est embarquées par 2 sœurs dans une famille vietnamienne pour le nouvel an chinois ! On arrive dans une maison, musique à fond, on nous installe à la table d’honneur (privilège d’être blancs ici), à peine fini nos bières ou nos assiettes on nous ressert aussitôt ! Bonne récup après cette journée intense !!! Samedi matin, nous troquons nos vélos pour un bateau, direction l’île où a été tourné l’édition 2016 de Koh Lanta. On y retrouve des copains de Phnom Penh pour 2 jours de repos, de paysages paradisiaques et de kiff avant de retourner vers la capitale. Le sud du Cambodge nous aura régalé ! On atteint bientôt les 500km au compteur et on a hâte de partir pour le nord du pays demain matin, nous pédalerons vers le centre Enfants du Mékong de Sisophon, où nous resterons quelques semaines pour aider dans les missions auprès des filleuls. On vous embrasse, prenez soin de vous ! Flav et Clo PS : pour voir + de photos, rendez-vous dans la rubrique "galerie photos" Sousdey everyone! (ça veut dire bonjour tout le monde) Nous avons passé une quatorzaine plutôt agréable dans notre hôtel : repos, tuto pour apprendre à jouer du ukulélé, jeux de cartes, cours de yoga, documentaires sur le Cambodge et découverte de la ville vue du 12ème étage. Bon en vrai c’était un peu frustrant de voir les cambodgiens évoluer d’en haut sans pouvoir découvrir leur culture (à part le riz qu’on mangeait au petit-dej, dej et dîner)… Donc après ce repos bien mérité (avant l’effort le réconfort ?), nous avons enfin pu sortir le dimanche 31 midi ! Trop excitées de sortir mais un peu perdues de retrouver notre liberté, nous avons tout de suite enfourché nos vélos et commencé à pédaler dans le traffic de la ville au milieu des scooters, tuktuk et voitures. La règle d’or c’est vraiment de s’imposer, et après tout roule (surtout nos vélos). Premières sensations de kiffe sur nos vélos chargés, on croise des visages souriants (sans masques !!) partout,on a chaud, on est dépaysées, on comprend rien aux feux rouges, le téléphone qui sert de gps s’éteint car en surchauffe… mais on est heureuses ! Très cool sensation aussi de nous balader avec notre « maison » pour 3 mois sur nos vélos, finalement on a besoin de si peu. Nous avons rdv chez des expats français qui ont accepté de nous accueillir pour quelques nuits à Phnom Penh, grâce à un post Facebook (sympas les compatriotes). A l’adresse indiquée on demande à tout le monde « Géraldine ? Jean-Pierre ? Français ? » à la recherche de nos hôtes. Et finalement, au fin fond d’une ruelle dans laquelle des cambodgiens font la cuisine par terre, une femme super souriante nous ouvre ses portes. Quelle surprise de découvrir une grande maison au fond de cette ruelle… Le contraste est saisissant ! Géraldine et Jean-Pierre qui nous accueillent sont tout de suite super chaleureux, on a l’impression d’être chez des oncles et tantes. Nous avons un étage « à nous », chambres et salle de bain… encore un peu de réconfort avant l’effort… On part assez rapidement visiter la ville à pieds, quel bonheur de pouvoir déambuler dans les rues et faire ses courses sans masque ! Ils habitent à 2 pas du Tonlé Sap (un des fleuves qui passe au milieu de la ville) et nous nous baladons donc le long du fleuve puis dans la ville. On découvre à chaque coin de rue un temple, beaucoup (trop ) de fils électriques qui pendent, des tuktuks, des streets foods, et des cambodgiens souriants. Le soir nous retrouvons nos amis de quarantaine sur le « Queen Mary », le bateau-bar-restau géré par nos hôtes, qui propose des petits tours sur le fleuve au soleil couchant. Le lendemain, nous rentrons au cœur de notre mission en allant visiter le centre Mérieux, centre d’Enfants du Mékong à Phnom Penh. Agathe, volontaire au centre depuis 18 mois, nous fait la visite. Le centre accueille les étudiants après leurs cours dans leurs universités respectives pour recevoir des cours supplémentaires (culture gé, langues, informatique), faire des activités ludiques ou sportives, et partager leurs repas. Ensuite, ils rentrent ensemble dans les foyers situés à 5 minutes du centre pour y dormir. Le centre accueille aussi des classes de maternelles le matin ou l'après-midi. Il y a aussi les bureaux des différents salariés de l’asso et des volontaires qui y travaillent : responsables des parrainages, de la correspondance par lettres, de la gestion des étudiants. Nous déjeunons avec l’équipe et restons l’aprem pour nous balader dans le centre et bien en comprendre le fonctionnement. Le soir nous dînons avec les volontaires, puis rentrons chez nos hôtes en vélo… c’est le premier trajet by night ! On sort 4 lumières chacune, nos gilets jaunes, et les cambodgiens se marrent de nous voir briller de partout (on est brillantes pourtant). Tout se passe pour le mieux et on rentre dormir. Mardi, nous avons rdv pour une visite de l’association PSE : une école créée par un couple de français il y a 25 ans après avoir été touchés par la misère dans les décharges. Elle compte aujourd’hui + de 6500 enfants pris en charge, 4500 anciens avec un emploi digne et correctement rémunérés, pour certains grâce aux 20 filières pro dispensées. On a pu apprécier la qualité de l’enseignement des élèves en filière restauration dans le restaurant d’application du centre : smoothie trop bueno, salade grecque et petits choux à la crème… un délice ! Notre guide Samuel nous explique comment ce projet a pris de l’ampleur, et nous sommes touchées par l’espérance que cette école donne à tous les jeunes. Le soir nous nous motivons pour participer à une messe en khmer à laquelle nous ne comprenons …. rien aha. Malgré ça on se retrouve attablées 20 minutes plus tard avec des sœurs cambodgiennes, philippines, vietnamiennes, un prêtre français, des volontaires d’autres ONG et des chiens (promis c’était pas eux le dîner). Improbable mais incroyable. Mercredi, nous décidons de retourner voir les sœurs rencontrées la veille, dans leur maison. Elles nous expliquent comment elles accueillent et s’occupent des enfants qui habitent autour de chez elles et ne vont pas à l’école. On est fascinées par le manguier dans leur jardin, que les enfants du coin détruisent à coup de tongs pour récupérer quelques mangues. Sœur Eulie nous embarque avec elle à l’autre bout de la ville (1h de tuktuk) pour aller manger dans une famille pauvre cambodgienne et les aider à préparer la rentrée des classes post-covid des enfants de leur quartier. On comprend vraiment rien mais on est happy. L’aprem on décide d’aller faire un peu de tourisme avant de quitter la capitale et on part visiter le musée du Génocide (des Khmers Rouges, on vous racontera l’histoire une prochaine fois, mais en attendant wikipedia.org/wiki/Crimes_du_r%C3%A9gime_khmer_rouge), puis le Wat Phnom, un grand temple à 2 pas de chez nous. Grâce à toutes les infos qu’on a lu dans le guide du Routard, on pourrait presque croire qu’on connaît tous les rites : chaussures à l’entrée, assises les pieds sur le côté pour ne pas les pointer vers Bouddha,… finalement on avait mal cru car on a pas trop compris quand une dame s’est levée pour parfumer, maquiller et coiffer une statue (qui n’avait pas de cheveux d’ailleurs). Après ça, nous sommes allées chez Décath (fournisseur officiel de l’équipe Happy’cyclette) pour acheter 2-3 choses qui nous manquaient avant de quitter la ville. On demande conseil à un des salariés pour des gants de vélo (ça fait vraiment pro vous allez voir sur les photos, c’est assez stylé) et en parlant avec lui, on se rend compte que c’est un ancien filleul parrainé par Enfants du Mékong ! What a coïcidence de fifou, qui nous booste à fond avant de commencer !! « L’enfant que nous aidons aujourd’hui sauvera son pays demain » selon EDM, alors là on ne peut qu’approuver, on a l’exemple concret sous nos yeux que le parrainage ça change vraiment la vie d’un enfant du tout au tout ! Finalement, nos quelques jours à Phnom Penh se résument vraiment à une addition de situations complètement improbables mais incroyables, les unes à la suite des autres. Et ce n’est que le début ! Nous partons demain pour rencontrer la première filleule parrainée via notre projet. On a vraiment hâte de vivre de riz et d’eau (plus ou moins fraîche). Lia sun hai (ou un truc du style) ! Clo et Flav |
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Août 2021
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