Hello tout le monde !! On espère que tout roule pour vous (autant que nos vélos si possible) ! Après être repassées par Phnom Penh suite à notre périple dans le sud, direction l’Ouest du pays, avec comme objectif l’arrivée au centre de Sisophon (près de la frontière Thaïlandaise), où nous resterons 3 semaines pour aider aux missions du centre Enfants Du Mékong. Cette fois on sort de Phnom Penh par des routes assez sympas qui nous permettent de nous retrouver à vélo au milieu d’un cortège funéraire (le cercueil sur un tuktuk, vous avez déjà vu ça vous ??), de profiter de la nature et non de respirer l’air pollué des camions, de partager des smiles à tout va avec les khmers (autre nom des cambodgiens). Direction Kampong Chnang, une petite ville à l’estuaire du Tonle Sap : 130 km de prévu le premier jour. Résultat des courses : on a été un peu optimistes… les chemins de campagne, pistes rouges et routes au milieu des palmiers sont très sympas mais dès qu’il s’agit de rejoindre la nationale sous 36 degrés c’est un peu moins fun… On s’arrête donc dans une guesthouse au KM 100 (ce qui est déjà une jolie perf), on dîne dans le village à 17h30 et on rentre pour se coucher. C’était sans compter le dîner de la gérante avec ses amis devant notre chambre, qui sont ravis de rencontrer des « Barang » ( = Français, mais ils englobent tous les blancs avec ce terme). Ils nous ajoutent tous sur les réseaux sociaux, ce qui était une erreur de notre part : trop contents de connaître des blancs, ils nous envoient des selfies à longueur de journée les jours suivants… Ils poursuivent leur dîner avec un karaoké terrible ou pas un ne chante juste… heureusement Flav a ses boules quies et Clo s’endort facilement. Le lendemain nous partons donc pour Kampong Chnang, petite distance d’une 30aine de km, mais sur route nationale et le vent en pleine face, c’est moins rapide que prévu. On croise quelques enfants qui sortent de l’école et décident de faire la course avec nous sur leur vélo, ça nous remet du baume au cœur (même s’ils nous mettent la pâté). Nous arrivons à la paroisse, accueillies par un Père Indonésien. Nous déjeunons avec les lycéens qui logent au centre et essayons de nous faire comprendre en anglais et en mimant. Nous décidons de prendre un tuktuk pour nous rendre au bord du lac de la ville, sur ce qui ressemble sur une carte à une genre de « Promenade des Anglais ». En effet, ça y ressemblait juste. Comme nous sommes en saison sèche, il n’y a pas de lac, et encore moins de quai-promenade. Nous nous retrouvons au milieu de maisons hyper typiques sur pilotis et nous baladons au milieu des habitants très étonnés de nous voir ici et d’enfants trop heureux de nous dire les quelques mots d’anglais qu’ils connaissent. Nous devons même traverser un mariage pour retrouver notre chemin et tout le monde veut nous inviter (ici ils sont super honorés d’avoir des blancs à leurs mariages). Prochaine étape pour l’équipe : Pursat ! Départ 6h (on est obligées de partir super tôt pour éviter la chaleur de l’après-midi). Belle étape de 110 km où l’on se balade sur des chemins de campagnes plutôt agréables et au bord de rizières, mais pour la première fois on passe de longs km sans croiser personne (sauf des vaches et des buffles). On passe les 700 km !! Puis Flav a un petit souci avec son vélo autour des 90 km… on s’arrête pour essayer de comprendre d’où vient le problème et un pickup se gare pour nous aider. Ils ont de la place dans leur coffre et nous proposent de nous amener directement à Pursat pour réparer le vélo. On n’hésite pas une seconde car il fait vraiment chaud et ça commence à être assez difficile. On embarque donc avec un négociant d’oranges vertes de Pursat (équivalent des pomelos) et ses amis, super sympas, qui nous offrent de l’eau fraîche et des pastèques : BONHEUR. On arrive à Pursat dans l’école Sainte-Anne, une école qui accueille des enfants pour des cours supplémentaires et des loisirs après l’école. PETIT POINT CULTURE SUR L’ECOLE : Au Cambodge, les professeurs sont sous-payés. Ils se sont donc mis d’accord il y a déjà quelques années pour ne donner que la moitié des cours aux élèves. Si les élèves veulent avoir tous les cours et donc réussir leurs examens, il faut payer les profs pour recevoir des cours supplémentaires après l’école. Sauf que la plupart des enfants est trop pauvre et n’a aucun moyen de se les payer. C’est pour ça que de nombreuses ONG au Cambodge et particulièrement Enfants du Mékong accueillent les enfants dans des centres où ils peuvent recevoir, gratuitement, les cours supplémentaires nécessaires au passage en année supérieure. L’école de Pursat (qui dispense donc des « extraclass ») est gérée par des sœurs et un Père Corréens, qui nous reçoivent comme des reines : après une grosse journée de vélo on a le droit à des spaghettis carbo, frites, coca, (un peu de) salade, et des ptits pains grillés à l’aïoli : trop buenoooo (et trop healthy), quel kiff ! Le lendemain, ils nous emmènent avec eux visiter le village flottant de Kampong Luong. En fait, ce village est construit sur l’eau par des vietnamiens sans-papiers qui ne possèdent pas d’autorisation de vivre sur les terres du Cambodge. Ils sont donc près de 10000 à vivre dans ce village flottant : magasins, école, hôpital, pagode, église et même station-essence sur l’eau !! C’est vraiment un endroit irréel et l’organisation y est impressionnante. Pendant la saison des pluies, ils tirent tout le village sur une grande corde qu’ils rapprochent des terres pour éviter d’être submergés par l’eau (honnêtement on ne comprend pas trop comment c’est possible mais ça a l’air de fonctionner). On rentre à l’école Sainte-Anne de Pursat en passant par le marché pour acheter des ingrédients pour le dîner : ce soir c’est Happy’Cyclette aux fourneaux ! Les sœurs et le Père veulent qu’on cuisine français - tout en nous imposant d’utiliser un poulet et du riz - on a donc pas vraiment le choix et on prépare le plus français de tous les plats : un poulet au curry ! (le choix des ingrédients étant limité et la non-présence du fromage au Cambodge a réduit notre créativité) Pour le dessert on prépare quand même des crêpes (les bretons si vous passez par là on vous aime) : ils sont ravis ! Bon on doit quand même leur faire un cours sur la manière dont ont rempli et comment on roule la crêpe mais c’est super bon. Ils sont très étonnés qu’on ne prépare pas de pain pour le repas, car pour eux, le pain en France c’est comme le riz du Cambodge (la base de tous les repas). On roule pour rentrer dans nos chambres (même pas besoin des vélos cette fois…) Le lendemain départ tôt pour notre étape de mi-chemin entre Pursat et Battambang. Là, on découvre des chemins vraiment pas funs et hyper cabossés, en plein cagnard, remplis de cailloux qui font pas du bien à nos vélos. Pas de chance : c’est aussi l’endroit où l’on croise plein de chiens… Pour vous expliquer, il y a des chiens partout au Cambodge, et qui sont plutôt pas très bien éduqués et dont on ne sait pas trop de quelle maladie ils sont porteurs au vue de leurs conditions de vie. On est donc sur des gros pics de vitesse à chaque fois qu’on se retrouve face à un chien qui nous poursuit en aboyant, sa gueule à 20cm de nos mollets. Sur les routes cabossés on ne peut pas vraiment sprinter… on se retrouve donc à hurler à plein poumons « OT TE !! » (Non en khmer) pour essayer de les arrêter. Ouf, on arrive dans notre étape mi-route vers 15h30 et un peu exténuées, on dîne une soupe à 17h dans notre chambre (c’était un peu glauque mais en rigolant ça passe niquel). Nous arrivons à Battambang le jour d’après, au centre Enfants du Mékong, où nous restons quelques jours pour découvrir le centre, aider dans quelques tâches et nous poser un peu. Nous sommes accueillies par Caroline, volontaire dans le centre pour 2 ans avec son mari Christophe, et ses filles Annaëlle et Léonie (9 et 5 ans). On se sent direct comme dans notre famille car ils nous accueillent avec une grande spontanéité, on se marre bien et on partage de supers échanges autour de la vie ici, c’est vraiment chouette. Leur mission consiste à gérer le centre où une soixantaine d’ados se rendent après leurs cours au lycée pour des extra-class, dîner, jouer, travailler et dormir. Tous ces enfants sont parrainés via EDM, ce qui leur donne la chance de quitter les campagnes où vivent leurs familles pour venir bénéficier de cours de qualité dans la grande ville de Battambang, et ainsi changer leur avenir. Nous sommes impressionnées par l’énergie déployée par ce couple : ils connaissent le prénom de chacun des enfants du centre et se donnent à 1000% pour les éduquer comme leurs propres enfants. Leur maison se trouve au cœur du centre, ils sont ainsi en contact permanent avec le staff et les élèves et ne manquent pas d’attention envers chacun : un petit mot d’encouragement avant le départ en cours à 6h30 du mat, des nouvelles à l’heure du déjeuner, un reste de gâteaux du dîner familial à 21h… L’atmosphère bienveillant du centre nous touche, quelle chance pour ces filleuls ! Nous aidons un peu Caroline et Christophe pendant ces 4 jours à Battambang. Nous devenons profs d’anglais le temps d’une matinée pour les lycéens afin de travailler le past tense. Ils doivent nous raconter leurs dernières vacances mais c’est assez redondant car - pour ceux qui ont la chance de pouvoir rentrer dans leurs familles – ils sont très pauvres et n’ont donc pas beaucoup d’activités …. I played football, I ate rice, I studied, I helped my mother, I read a book…. Nous aidons ensuite Caroline et Christophe à réaliser des « LIP » : Lettres d’Informations aux Parrains, lettres dans lesquelles, après avoir visité chaque famille, nous donnons aux parrains toutes les news de leurs filleuls à propos de sa famille, son caractère, sa vie au centre, ses résultats scolaires. On est aussi ravies de les décharger un peu en allant chercher leurs filles à l’école française en tuktuk (le rêve de tout enfant non ??), cuisinant, et faisant quelques courses : on a l’impression de faire partie de cette chouette famille ! Nous partons mercredi pour la journée avec des jeunes de l’association Caritas dans un village perdu au milieu de la pampa pour un check-up médical. Cette petite équipe de jeunes se rend 1 fois par mois dans ce village très pauvre et isolé pour un check-up des habitants et distribuer des médicaments si besoin. Flav est ravie de pouvoir vivre une aventure rattachée à ses études et prend son rôle très à cœur : elle aide avec beaucoup d’attention la jeune médecin khmère. Nous profitons de ces quelques jours à Battambang pour reposer un peu nos cuissots bien éprouvés et manger de bons ptits burgers, fondants au chocolat, tartes au citron, et autres plats qu’on ne trouve khmer-ment pas sur nos chemins de campagne. Demain matin départ pour une grosse journée de vélo direction Sisophon !! Amour et coups de pédales, On vous embrasse ! Clo et Flav
3 Commentaires
Duprez Véronique
12/3/2021 08:59:59 am
Super cette newsletter, en effet nous n’avions pas eu les précédentes.
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Bon papa et bonne maman de marcq
12/3/2021 09:04:04 am
Merci pour cette newsletter qui nous fait partager un peu vos journées pleines d’aventures et de découvertes à la rencontre d’enfants et de ceux qui les aident à se former pour leur avenir.
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Geraldine Gaillot
13/3/2021 06:27:23 pm
Merci merci de nous faire partager vos aventures
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Août 2021
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