Chom riep sour les amis ! Jeudi dernier nous avons rencontré la première filleule parrainée grâce à Happy’Cyclette. Nous sommes parties en tuktuk avec Poly, responsable des parrainages pour la région de Phnom Penh. Au bout d’une heure à peine nous voilà sorties de l’effervescence de la ville pour découvrir la campagne de Phnom Penh, et nous arrivons dans un petit village au sud ouest de la capitale. Kimsan arrive, en moto, assise derrière 2 ou 3 copines (plus rien ne nous étonne ici). On se retrouve dans l’école du village pour se présenter, et discuter ensemble. Kimsan est élève en grade 9 (l’équivalent de la 3ème en France), elle rêve de devenir professeure de littérature khmère, et vit dans une petite maison en tôles à 20 minutes du village, avec son oncle, ses sœurs et sa grand-mère. Elle nous emmène visiter sa maison sans eau ni électricité et on se retrouve directement plongées au cœur de la pauvreté. Elle nous explique que pendant la saison des pluies, sa rue se retrouve complètement inondée (sa maison aussi d’ailleurs) et qu’un bateau se met alors en place pour permettre aux habitants de circuler. Sa reconnaissance pour le parrainage nous touche. Elle regarde avec attention la photo de la famille Gonnet que nous lui avons offerte. Celle-ci finira sûrement encadrée sur son mur, à côté de son diplôme de meilleure élève décerné par EDM ! Sur le trajet du retour, pas un mot : on est bouleversées par cette rencontre ! Le lendemain c’est le grand départ, nous quittons Phnom Penh aux aurores en direction de Phnom Chisor, un fameux temple au sud de la capitale. On attaque avec 70km de ligne droite sur une nationale en plutôt mauvais état, ça tire dans les cuisses et c’est éprouvant ! On apprend à gérer les klaxons des camions qui nous préviennent juste qu’ils « sont là », on se rabat sur le bas côté, on découvre les kilomètres de petits magasins de fruits et légumes, de viande et d’on ne sait pas trop quoi … une chose est sûre : on ne manquera de rien sur la route ! Le soir nous logeons dans la paroisse du père Fernando, prêtre colombien qui nous accueille dans un petit village au bord de l’eau. Le lieu est magnifique, la communauté s’organise autour d’une école et d’une ferme, chacune gérée par un famille khmère, et quelques bungalows autour du lac. On discute autour d’une noix de coco bien fraîche, ce père nous touche par sa joie et son accueil chaleureux. Pourtant sa mission n’est pas des plus évidentes : au cœur d’une campagne isolée, dans un pays où les catholiques ne représentent que 2% de la population. On est marquées par son entrain et le lien qu’il tisse avec les khmers qui vivent aux alentours. Nous partons ensuite pour Kirivong, une journée bien crevante sur les vélos. Il fait chaud, le soleil tape, et dans les campagnes certains khmers redoutent les « barangs » (les blancs) qui sont pour eux tous contaminés par le covid. Difficile de leur expliquer qu’on a passé 2 semaines en quarantaine, car ceux-là ne parlent pas un mot d’anglais ! On apprend à garder le cap, à perséver et on profite d’une bonne nuit au milieu des campagnes pour reprendre des forces. Notre prochaine étape : Kep-sur-mer (renommée ainsi par les français lors de la colonisation), la route est magnifique au lever du soleil, on traverse les rizières, un grand marché, des petits villages typiques… Nous arrivons vers midi à destination, car on s’arrange toujours pour pédaler au maximum le matin afin d’éviter la chaleur de l’après-midi. Kep est une ville qui vit principalement du tourisme balnéaire, mais en ce moment, elle nous paraît bien vide et bien pauvre. Le traditionnel « crab market » est plein d’étals sans passants et les hôtels en bord de mer sont tous vides. Nous logeons dans une super guesthouse avec vue sur mer. On profite de ces 2 jours sur place pour visiter la plantation de poivre vert de Kampot, considéré comme le meilleur du monde (et bien piquant aussi…), découvrir la belle île de Koh Tonsay et rencontrer les quelques expats venus vadrouiller dans le sud du pays. Les rencontres sont toutes très différentes, d’un professeur de yoga à un volontaire dans une ONG de déminage grâce aux rats, en passant par JR, français de 70 ans qui monte son studio de danses khmères, on adore toutes ces pépites rencontrées sur notre route, ces belles histoires de vie nous ouvrent le cœur et l’esprit! Notre itinéraire se poursuit avec la ville de Kampot où nous retrouvons Léa, volontaire « Bambou » pour Enfants du Mékong, elle est en charge de tous les programmes de parrainage du sud du pays. Elle nous emmène à la rencontre de sœur Marie-Ange qui veille sur les enfants de Phnom Voar (petit village dans la montagne) comme une maman. Elle les reçoit à la sortie de l’école, leur prépare le repas, les encadre pour les devoirs, leur donne quelques cours supplémentaires, les fait jouer : on dirait une grande famille. Ils sont tous très joyeux, souriants et super bien éduqués par la sœur. On joue et on dessine avec eux, la barrière de la langue n’en est finalement pas une ! Aujourd’hui ils écrivent chacun une lettre pour leur parrain, on les aide à trouver quoi raconter, pas facile d’écrire sa vie quand personne ne leur demande jamais « qu’as-tu fait aujourd’hui ? » On discute avec celles qui leur permettent de quitter la misère des familles pour étudier et s’amuser comme de vrais enfants, on goûte aussi aux gâteaux cuisinés par la sœur qui ne nous laissera pas repartir tant qu’ils ne sont pas finis, le retour à vélo s’annonce costaud ! On y expérimente d’ailleurs notre première pluie cambodgienne, et ça rigole pas : en quelques secondes à peine il pleut à verse, impossible de continuer sur les vélos, on décide donc de s’arrêter dans un petit garage sur le bord de la route en attendant que ça passe. Heureusement, nous sommes attendues le soir dans la paroisse de Kampot, pour un dîner pasta bolognaises et bon vin avec les pères italiens qui nous accueillent comme leur famille, le kiff ! Le lendemain, annonce de pluies torrentielles au réveil, on décide de prolonger notre séjour à Kampot. Et, autour d’une bonne baguette (on en rêvait) au nutella, le père Alessandro nous propose de nous emmener en pickup en haut de la Bokor Mountain. On y trouve, entre un grand casino chinois et une pagode bouddhiste, une des 3 chapelles qui a survécu à la période des khmers rouges, le lieu est saisissant, la vue d’en haut est magnifique, entre jungle et mer, c’est ouf ! On a du mal à comprendre le principe du parc naturel local, envahi par des hôtels chinois complètement vides. Le soir, Vitto, volontaire italien qui vit dans la paroisse après avoir travaillé en tant que boulanger dans le sud du Cambodge, nous emmène déguster un bon poisson frais au bord du riverside de Kampot avec Léa et le père Alessandro, on est ravies ! Ces moments partagés sont vraiment chouettes, authentiques, toujours dans la bonne humeur, il y’a 2 jours on ne se connaissait pas, aujourd’hui on a le sentiment de quitter des amis, qui ne manquent pas de nous aviser de 1001 conseils avant de reprendre la route et surtout « faites gaffe aux cyclettes » ! Nous voilà fin prêtes pour la grosse journée qui nous attend demain. Nous quittons Kampot au lever du jour en direction de Sihanoukville : 110 km à boucler le plus tôt possible afin de rejoindre nos amis de quarantaine pour quelques jours sur l’île de Koh Rong Samloen. Et on est bien étonnées de voir à quel point les km passent vite ! On commence vraiment à apprécier le vélo, à moins sentir les tensions dans les jambes et surtout à prendre du temps pour nous, pour apprécier les odeurs, couleurs et sons du pays. On kiffe toujours autant les « hello » tous sourires lancés à tout va par les enfants qui croisent notre route.
2 ou 3 belles montées avant de découvrir Sihanoukville. Le contraste avec le reste du pays est impressionnant : la ville est envahie depuis quelques années par les chinois qui représentent aujourd’hui + de 90% de la population, des buildings s’élèvent à chaque coin de rue, toutes les enseignes sont en caractère chinois, où sont passés les khmers ? Au fond d’une impasse, on découvre la paroisse Saint Michael. A peine douchées, on est embarquées par 2 sœurs dans une famille vietnamienne pour le nouvel an chinois ! On arrive dans une maison, musique à fond, on nous installe à la table d’honneur (privilège d’être blancs ici), à peine fini nos bières ou nos assiettes on nous ressert aussitôt ! Bonne récup après cette journée intense !!! Samedi matin, nous troquons nos vélos pour un bateau, direction l’île où a été tourné l’édition 2016 de Koh Lanta. On y retrouve des copains de Phnom Penh pour 2 jours de repos, de paysages paradisiaques et de kiff avant de retourner vers la capitale. Le sud du Cambodge nous aura régalé ! On atteint bientôt les 500km au compteur et on a hâte de partir pour le nord du pays demain matin, nous pédalerons vers le centre Enfants du Mékong de Sisophon, où nous resterons quelques semaines pour aider dans les missions auprès des filleuls. On vous embrasse, prenez soin de vous ! Flav et Clo PS : pour voir + de photos, rendez-vous dans la rubrique "galerie photos"
3 Commentaires
Bernard Gaillot
16/2/2021 08:44:43 pm
Merci les filles!
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Geraldine Gaillot
17/2/2021 08:20:08 am
Bravo bravo les filles quelle énergie vous m épatez
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bernadette lecointre
18/3/2021 09:30:42 pm
Toute la famille Lecointre est très émue que la soeur de Louis ait découvert cette plaque, signe de l'engagement (à partir des années 80) du grand-oncle d'Hélène pour le Cambodge après les graves évènements qui s'y sont passés.
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Août 2021
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