Hello les amis, Après notre chouette week end de Pâques en bonne compagnie, nous voilà de retour à Sisophon pour une dernière semaine en immersion totale dans la culture khmère. On retrouve pour notre plus grand bonheur le marché local avec notre stand de petit déj préféré, le boui-boui tenu par un prof de chimie à l’entrée du centre EDM qui nous tend de supers bières fraîches à l’arrivée, les différents Travailleurs Sociaux du centre et leur bonne humeur intangible autant au bureau pour coordonner les programmes de parrainage que sur le terrain de pétanque ! Cette fois nous sommes logées au foyer des étudiantes tenu par Sreyrath (la responsable des travailleurs sociaux de Siso) ce qui est vraiment chouette car elles parlent très bien anglais. On partage de supers moments avec elles autour de soirées karaoké, de bons dîners typiques et de parties de cartes ambiancées ! Le mardi matin, départ à la fraîche pour aller retrouver le Père Vincent à Chomnaom, un des villages réunissant le plus grand nombre de chrétiens du Cambodge. C’était sans compter la lettre d’autorisation réclamée par le gouverneur de la province pour pouvoir circuler à vélo malgré la fermeture des provinces. On attend pendant de longues minutes qui nous semblent des heures que la secrétaire du centre nous rédige l’autorisation en khmer. Une fois le papier en main on peut partir ! La route est trop belle, on traverse des petits villages authentiques, et on profite à fond de ces derniers coups de pédales au milieu des khmers qui se marrent en nous voyant passer. On traverse un petit pont en fer qui menace de craquer sous nos roues et nous arrivons à Chomnaom. On visite le village avec le Père Vincent qui nous présente à chacun des habitants. Il nous fait un super topo sur la religion bouddhiste et nous emmène à la découverte d’une pagode : on comprend enfin ce que signifient toutes les peintures détaillant la vie de Bouddha. On passe de supers moments avec ce Père envoyé en mission à vie dans ce petit village khmer. Il nous raconte l’histoire du Cambodge et nous conduit jusqu’au lieu où ont été tués 2 prêtres cambodgiens en 1975 alors qu’ils tentaient de rejoindre un convoi de français fuyant les khmers rouges. L’accueil généreux du Père Vincent nous touche, encore une rencontre qu’on est pas prêtes d’oublier ! Le soir on joue avec les enfants du village, on essaie de leur apprendre le jeu du chef d’orchestre et ils tentent de nous initier à une sorte de « renard qui passe ». On ne comprend rien à ce qu’ils chantent alors quand c’est à nous de chanter on case les quelques mots qu’on connait et le résultat les fait bien rire ! Le lendemain au réveil on apprend qu’un confinement général est imposé sur tout le pays à l’approche du Khmer New Year, notre retour à Phnom Penh est prévu samedi, il va falloir encore faire preuve d’imagination et de patience le temps de trouver une solution ! Heureusement Martin qui vit au Cambodge depuis 25 ans nous est d’une grande aide. Il se rend chez le gouverneur, contacte un ami taximan et la veille du départ, on apprend, soulagée que notre retour est confirmé ! Notre dernière soirée coincide avec la soirée d’anniversaire de deux travailleurs sociaux du centre, un vrai festin est prévu pour l’occasion. On se régale de pizzas khmères et de mélanges d’algues +/- appétissant et au bout de 10 minutes à peine on se retrouve seules à table… Mais où sont-ils tous passés ? Sur le terrain de pétanque ! Ils sont tellement fans de ce sport marseillais qu’ils ne louperaient pour rien au monde une minute de jeu !! Le terrain se trouve juste à côté de la maison du gardien : Papi Soy. Ce vieil homme de 89 ans parle très bien français, il est ravi de nous rencontrer et nous raconte avec des étoiles dans les yeux son voyage en France il y’a quelques années. On le questionne sur la guerre civile mais comme la plupart des khmers il est assez silencieux sur le sujet. La tendance est à l’oubli nous explique Martin, car dans chaque famille on trouve autant de victimes que de bourreaux. Toutes les horreurs vécues pendant cette période sont pourtant encore visibles chez les adultes que l’on croise sur notre chemin, surtout dans la province de Sisophon où les derniers khmers rouges étaient présents jusqu’en 1998. Le samedi, Charlotte et Hubert (volontaires bambous à Banteay Chmar qui vont accoucher à la capitale) nous rejoignent pour prendre le taxi vers Phnom Penh. La route est truffée de barrages de police, ils veillent au respect du confinement. 9 barrages ici = 9 contrôles bien différents, une fois ce sera la signature du gouverneur qui nous permettra de passer, l’autre le ventre de Charlotte et nos mimes d’avion … 8h plus tard nous arrivons enfin à Phnom Penh, le choc de la transition campagne – capitale est brutal. On retrouve les buildings, les magasins d’allure occidentale, la surpopulation... Le béton remplace la tole et le bruit des voitures celui des bonzes chantant dans les hauts-parleurs. On réalise que le voyage touche à sa fin et on prend conscience de la chance qu’on a eu de découvrir le Cambodge authentique, celui où les vaches traversent au milieu de la route, où le déjeuner coûte moins d’un dollar, où les khmers ne parlent pas un mot d’anglais et trouvent pourtant toujours un moyen d’engager la conversation avec nous … On retrouve Géraldine et Jean-Pierre qui nous accueillent (encore) à bras ouverts, on échange beaucoup avec eux sur nos découvertes, nos coups de cœur, nos questions, leur vie d’expat à Phnom Penh. On s’endort happuisées et il nous faut bien 2 jours de sommeil pour récupérer de ce changement d’ambiance ! Axelle et Bernard, volontaires bambous au centre EDM de Phnom Penh, nous recoivent pour l’apéro. On passe un super moment avec ce couple qui s’est engagé pour EDM après avoir travaillé à Shanghai dans un tout autre domaine, leur mission nous inspire et leur accueil nous touche. On nous avait parlé de la solidarité française à l’internationale avant le départ, on la vit vraiment ici, on se sent comme chez nous avec tous ceux que l’on rencontre, on finit par se demander si on aura la tête assez grande pour garder en mémoire toutes ces belles personnes qui croisent notre chemin ! Et ce n’est que le début ! Le lendemain, on part pédaler sur l’île de la Soie. A quelques kilomètres du centre de Phnom Penh, cette petite réserve naturelle préservée est magnifique ! Des manguiers et des rizières à gogo nous rappellent les paysages de l’ouest du pays, et on en profite car c’est un des seuls endroits encore bien vert à proximité de la capitale. A peine descendues du bateau qui nous amène sur l’île, on croise un groupe de volontaires de l’association Pour un Sourire d’Enfant qui nous proposent de les suivre pour la journée. On se régale d’un bon « bai tcha » (riz frit : une valeur sûre au Cambodge !) au cœur d’une pagode typique et on enchaîne les kilomètres le long du Mékong. La suite de notre semaine est bien ralentie. Les journées intenses sur les vélos sont finies et il n’en fallait pas plus pour que je me réveille avec un lumbago qui m’empêche de marcher, de m’asseoir et de dormir. Aucune douleur pendant 1550 km, et à peine terminé, le corps se réveille. C’est marrant de voir à quel point le corps et l’esprit sont liés. C’est le moment parfait pour filer chez le médecin qui me donne de quoi soulager la douleur et me demande d’arrêter le sport pendant 3 mois … Plus de peur que de mal, après une bonne séance d’ostéo et un peu de repos, le retour sur les vélos en France sera finalement possible le 4 mai comme prévu! On retrouve nos supers copains de quarantaine pour une bonne dernière aprèm ensemble avant l’annonce du confinement strict de Phnom Penh. Tout le monde se rue dans les supermarchés, on se croirait en France l’année dernière ! Sauf qu’ici ça ne rigole pas, l’annonce officielle tombe à 23h et plus personne ne peut circuler sous peine de prison ou de coup de canne à sucre… Notre départ tombe à pic ! On craint de galérer à trouver un tuktuk qui accepte de nous déposer à l’aéroport avec les vélos sur le toit. Mais, comme toujours, on est frappées par l’ingéniosité et la générosité des khmers. On arrive donc à l’aéroport, au ralenti mais entières et prêtes à décoller. Nous quittons le Cambodge aussi zen que les khmers et heureuses de tout ce que nous avons vécu durant ces 3 mois : des levers de soleil admirés sur les rizières aux repas partagés sur le bord de la route, en passant par toutes les rencontres faites sur le chemin et tous les liens qui se sont créés autour de nos bicyclettes. Quel kiff aussi d'avoir appris à mieux nous connaître et à repousser chaque jour nos limites un peu plus loin.
MERCI à vous tous, filleuls et familles parrainées par Enfants du Mékong de nous avoir ouvert vos portes, partagé un peu de vos quotidiens et transmis votre joie de vivre dans un cadre si simple. Merci de nous avoir appris que le bonheur ne dépend pas de ce que l’on possède et que le rire n’a pas de limites. Une belle leçon d’humilité ! MERCI à tous les volontaires bambous, les travailleurs sociaux et responsables de programme de nous avoir partagé un peu de vos missions, de nous avoir donné vos bons plans, vos connaissances sur le pays et sa culture. Nous garderons en tête votre ouverture d’esprit et votre adaptabilité à toute épreuve. MERCI à vous, khmers croisés sur notre chemin, pour vos bouteilles d’eau fraîche, vos plats typiques qui nous auront bien régalé, vos rires en nous voyant pédaler sous la chaleur de votre beau pays. Merci pour votre résilience, votre joie, votre générosité et votre lâcher-prise qui nous a appris à savourer chaque instant et à vivre un jour à la fois sans se soucier de notre programme du lendemain. MERCI à tous ceux qui nous ont ouvert la porte de leur maison, de leur tuktuk et de leur coeur. Merci pour l’authenticité de votre accueil et pour tous les chouettes moments vécus ensemble. Merci Sreyrath, Mr Men, Mr Sophoan, Mr Veun, Mr Makkley, Papi Soy, Han, Poly, Konla, Liza, Kimsan, Vitchika, Kimly, Rong , Siv Pav, Maily, Sophors, Chanlo, Sambien, Géraldine, Jean-Pierre, Cendy, Père Fernando, Père Alessandro, Père Vincent, Martin, Caroline, Christophe, Annaëlle et Léonie, Jessica, Clément, Solène, Manon, Edouard, Payp, Léa, Vitto, Père Son, Jean-Robert, Sister Frani, Sister Marie-Ange, Père Guillaume, Chamrom, Laura, Blandine, Solène, Hubert, Charlotte, Philomène, Lorraine, Amaury, Bernard, Axelle, Matthieu, Sister Juli, Olivier, Sofia,… Enfin MERCI à vous tous qui nous avez suivi et encouragé à maintenir notre projet malgré la situation sanitaire. Merci à nos familles, nos amis, à toute l’équipe d’Enfants du Mékong et surtout Xavier ! Votre soutien nous est super précieux ! On a hâte de traverser notre belle France pour témoigner de notre voyage auprès des Enfants du Mékong et rencontrer les parrains engagés. Après avoir découvert sur place leurs actions, on rentre plus convaincues que jamais par la nécessité et la beauté de cette asso. Un petit mot pour la fin ? Croyez-en vos rêves ! Si même en étant des sportives du dimanche nous avons réussi à le faire, alors pourquoi pas vous ? Chom riep lia et à très vite pour la suite de nos aventures … en France ! Flav et Clo
2 Commentaires
GAILLOT B
3/5/2021 09:50:10 pm
Merci les filles de nous permettre de nous évader avec vous !
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Xavier
4/5/2021 12:13:00 pm
Bravo pour ces magnifiques aventures, hâte de vous entendre les raconter en vrai !
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Août 2021
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